vendredi 29 janvier 2016

Le multiculturalisme : relativisme et post-christianisme (partie 1)

Notre politiquement correct et, par conséquent, nos tabous dépendent en grande partie de l'idéologie dominante de notre époque qui est le multiculturalisme.

Le multiculturalisme est historiquement, d'une part, une corruption de la vision chrétienne de l'égale dignité de tous les êtres humains et, d'autre part, découle philosophiquement du relativisme qui est, aujourd'hui, le désert intellectuel dans lequel l'occident évolue après la coupe à blanc opérée dans le domaine de l'esprit depuis le siècle des lumières et dont l'apogée fut le XXème siècle.

  • Le relativisme

    • Le relativisme est l'affirmation "il n'y a pas de vérité", donc tout est relatif. Son pendant pratique est l'agnosticisme qui consiste à dire que même si, par hypothèse,  la vérité existe, nous ne pouvons pas vraiment la connaître. 
      Dans un cas comme dans l'autre, on est mis face à l'impossibilité de connaître la vérité.

      En l'absence de vérité, tout ce qui reste c'est l'opinion. L'opinion peut se partager ou, plutôt, s'échanger mais, radicalement, chacun est laissé seul dans sa propre perspective. En conséquence toute tentative de persuasion est perçue comme une violence à l'égard de la liberté de l'autre de percevoir les choses selon sa propre perspective.

      Jésus a dit : "Vous connaîtrez la vérité et le Vérité vous rendra libre". Eh bien, une des caractéristiques d'une culture stérilisée par la pensée relativiste est que la vérité n'est même plus considérée comme un bien désirable, mais comme une limite qui enferme l'intelligence, une prison. 
      Ceux qui cherchent la vérité sont considérés comme des rêveurs et ceux qui la professent comme des tyrans en puissance, des menaces à neutraliser.

    • Seulement, voilà, autant le relativisme que l'agnosticisme sont des affirmations positives d'une vérité : "La vérité est inconnaissable". Il y a donc une contradiction intrinsèque à cette affirmation. De plus, le relativisme, comme affirmation négative, ne nie qu'une seule chose, la vérité. Tout peut donc être affirmé (et son contraire), sauf une chose : La vérité (en particulier ou en elle-même).
      • Ce que j'entend par "en particulier ou en elle-même" :
        "En particulier", je peux dire dans un contexte relativiste que je crois que Dieu existe, ce qui préserve l'espace pour quelqu'un d'autre d'affirmer qu'Il n'existe pas et, ainsi, admettre l'égale valeur des deux affirmations.
        - "En elle-même", c'est de nier le relativisme et d'affirmer qu'il y a une vérité et/ou qu'elle est connaissable, même si je ne précise pas en quoi elle consiste.

    • Par contre, à cause de la notion de liberté érigée en bien absolu par le relativisme, ce qui fait concevoir la vérité comme une prison et le promoteur de la vérité comme un tyran, le relativisme ne se contente pas de se poser comme un absolu spéculatif, mais comme la norme morale suprême.
    • Le relativisme n'admet donc pas la dissidence et sa critique, non pas d'abord en fonction de la vérité qu'il nie, justement, de manière contradictoire mais en fonction de sa supériorité morale.
    • Et si la liberté est le bien suprême et que la vérité s'oppose par essence absolument à ce bien, elle devient donc le mal suprême, ce qui ne saurait être toléré.
    • Ainsi le relativisme ne pouvant admettre la dissidence a, donc, un devoir moral de combattre tout et quiconque s'oppose à lui. Il s'auto-justifie donc dans le fait de s'imposer sans condition.

      Le pape Benoît XVI a, dans cette perspective forgée cette brillante expression : La dictature du relativisme, qui en constitue une excellent synthèse et qui a fait boule de neige par la suite.

      Alors, comme il apparaît de ce qui vient d'être développé, le relativisme est le principe intellectuel dominant de notre culture occidentale actuelle, il est irrationnel et par nature totalitaire, puisqu'il n'admet aucune critique ou dissidence.

      L'analyse révèle que sa contradiction interne est de s'auto-nier et que son premier effet pervers est de renverser l'ordre naturel entre les notions de vérité et de liberté.

      La liberté dépend essentiellement de la vérité. L'ignorance est le premier et le plus grand mal puisque qu'on ne saurait rechercher, désirer ni même reconnaître ce que l'on ignore entièrement.

      Si nous faisons, par contre, un absolu de la liberté, toute forme de limitation de cette liberté constitue un mal intolérable. Les conséquences d'une telle perspective (de considérer la liberté comme le premier et le plus grand des biens) sont innombrables et touchent tous les aspects de nos manières de vivre et de notre culture.

  • Le multiculturalisme
    • On peut facilement faire le rapprochement entre ce qui vient d'être exposé au sujet du relativisme et ce que nous pouvons observer de l'idéologie multiculturaliste partout autour ne nous.

      Ce sera la suite de cette réflexion dans mon prochain article.



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