jeudi 16 juin 2016

Désolé mais j'exclus l'idiotie - (2)

Il y a environ 6 mois, j'écrivais un article: Désolé mais j'exclus l'idiotie, dans lequel j'expliquais pourquoi nous devrions cesser d'utiliser l'idiotie ou l'incompétence comme clé de lecture pour interpréter les actions et choix politiques de nos dirigeants.

J'écris aujourd'hui cet article pour illustrer par un exemple concret, tiré de l'actualité récente, comment on met facilement sur le compte de la stupidité et de l'incompétence les actions néfastes de nos dirigeants.

Le 19 mai dernier, l'excellent site catholique d'information politique américain, Catholic Vote, publiait un article intitulé : "The Supremes and the Sisters: What Happened?" pour rendre compte de l'état de la cause opposant les Soeurs de la Charité de Mère Thérésa au gouvernement américain. En gros, pour ceux qui ne seraient pas au courant du cas, il s'agit d'un litige opposant le gouvernement américain à nombre d'employeurs appartenant à des organismes religieux, notamment les Soeurs de la Charité. Il se trouve que la réforme de la santé du président Barrack Hussein Obama a pour effet, entre autre, d'obliger tous les employeurs, y compris les organismes religieux à but non lucratif, fournissant une assurance santé à leurs employés, à payer pour inclure dans cette couverture sociale le reboursement des frais de contraceptifs et d'avortements.

Au delà de la question principale dont traite l'article, ce qui a retenu mon attention est le contenu de ces paragraphes, qui, à partir du milieu de l'article, entrent dans l'interprétation de l'histoire de cette cause (je met en évidences les passages qui me font écrire cet article) :

"There is more to this than the HHS Mandate. More even than the petulance of a president who has staked his presidency on this destruction of religious liberty.

I hinted as to what that something more consists of with the phrase “destruction of religious liberty.” There has never been a reason for this argument to exist except that it is a full-on attack against the Catholic Church. It’s pay-back by those who hate the Church for the long history of Catholic opposition to abortion in particular, and the government destruction of legal protections of life, in general.

In plain political terms, the HHS Mandate was an idiotic move from its inception. It started a war that didn’t need to be and guaranteed what would be at best a Pyrrhic political victory at its conclusion.

This fight has cost the Obama administration dearly and gained it nothing. It was doomed to do anything other than divide the country further and embitter large segments of the populace from its start. It was and is a direct attack on the First Amendment of the Constitution of the United States.

It destroyed whatever integrity and authenticity remained in such groups as the ACLU by pitting them directly against their own mandate and turning them into cheap political whores. Why did a man with sufficient political skills to get elected president do such a stupid thing?

I think the reason is simply that his political skills have never been all that great. As I mentioned in an earlier post, he did not possess the political skill to win the popular vote against Hillary Clinton in 2008.

[...]

In truth, President Obama spent seven years in the Illinois State Senate, during which he got beaten in a race for Congress, then got elected to the United States Senate when his Republican opponent withdrew due to scandal. Then, he ran for prez before his first term was up. I, who am certainly not a presidential candidate wannabe, have more political experience than he did, including, odd to say, more “community organizing” experience.

He had no business in the job. But he got it because of our sick way of electing politicians via soundbites and how they look/sound on camera.

The HHS Mandate was amateur-hour bullying from day one. It was also the work of a president who does not respect basic American freedoms."

Ce qui me saute aux yeux en lisant cet article est qu'après avoir décris les effets pervers sur la société américaine, l'auteure de l'article assume spontanément que l'explication naturelle des causes de ces effets pervers est l'incompétence de(s) auteur(s) de cette loi, l'argumentaire principale de cette assomption étant que "This fight has cost the Obama administration dearly and gained it nothing" (cette lutte à couté cher à l'administration Obama et ne lui a bénéficié en rien).

Ainsi, nous sommes les victimes d'analphabètes politiques (ils n'y pouvaient donc rien. Ils ne sont donc, subjectivement parlant, pas les véritables responsables.) et, puisque c'est nous qui les avons élu, nous pouvont soit rejeter la faute sur les médias qui nous désinforment ou sur nous même qui choisissons mal.

Au total, nous pouvons dire que c'est n'est la faute à personne ou que c'est notre faute mais pas celle de ceux qui nous dirigent (mais de toutes façons, ils ne nous dirigent pas vraiment, dira-t-on). On se retrouvrait, au mieux coupable des malheurs qui nous affligent par nos manquement en tant qu'électeurs, ou, au pire, victimes impuissantes de forces qui nous dépasseraient, nous et nos dirigeants.

D'emblée, est exclue la possibilité de considérer que ces effets prévisibles de déconstruction des bases de notre civilisation soient les effets voulus, recherchés de ceux qui ont conçu ces textes de loi.

Nous serions prêt à croire volontiers à la stupidité intégrale et à l'impuissance radicale d'une classe entière d'élites politiques au pouvoir mais pas à admettre la possibilité que ces personnes au pouvoir font exactement ce qu'il faut pour obtenir les résultats voulus, qui sont les effets que nous observons.

Y a-t-il un écart réel entre ce que la "gauche politique" dit vouloir depuis des décennies et ce qu'elle accomplie implacablement mandat après mandat dans tous les pays d'occident ?

Pourquoi ne pas envisager de considérer nos adversaires politiques avec le sérieux nécessaire qui nous permettrait peut-être de prendre la véritable mesure de l'état de notre société et de notre situation politique ? Il me semble que c'est la condition préalable nécessaire pour entamer une réflexion pertinente et une stratégie efficace en vue de proposer une véritable offre politique qui soit vraiment ordonnée au bien commun.

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