mardi 26 juillet 2016

Courage et sentiment d'impuissance face à la désagrégation du tissu social

Nous avons véritablement besoin de redécouvrir la signification et la vertu du courage, aujourd'hui, alors que prévaut le sentiment d'impuissance face à la désintégration de la cohésion sociale.

Une des pires choses qui affectent notre climat social est le sentiment d'impuissance face à notre destinée; notre destinée personnelle et, aussi, notre destinée sociale.

Le sentiment d'impuissance peut conduire à deux réactions :
1- l'abattement, le découragement
2- la colère, la révolte

Dans les deux cas, il s'agit d'une réaction au sentiment d'impuissance. Ce sentiment est un des plus insupportable, humainement. Avant même d'en arriver à l'une de ses réactions, qui sont des "réponses" à ce sentiment, il y a une tendance naturelle à fuir le sentiment d'impuissance par le déni.

Je ne parle pas du déni du sentiment d'impuissance mais du déni du mal face auquel nous nous sentons impuissant.

Mon propos, ici, n'est pas de m'étaler sur les nombreux exemples dont l'histoire récente et ancienne regorge. Je ne souhaite pas non plus entrer dans une surenchère dans le rapport d'événements catastrophiques dont l'actualité est remplie.

Voici un lien vers un article qui ne met pas l'emphase sur une histoire catastrophique et qui contribuerait à nous enfoncer davantage dans notre sentiment d'impuissance mais qui met en lumière à quel point, comme société, nous sommes dans le déni, paralysés en face d'un mal qui nous submerge et auquel nous ne sommes pas préparé à répondre.

C'est une histoire qui se passe en France, dans un commissariat de police. Ce n'est pas identique à la manière dont les choses se font ici, mais ça lui ressemble pour ce qui est de la dynamique de fond, qui procède de cette impuissance politique à nommer et combattre les crimes et les criminels qui sévissent à notre époque : La nouvelle façon de faire baisser les chiffres de la délinquance, n'est plus de lutter contre, mais de ne plus prendre les plaintes

Le véritable malheur dans tout cela, c'est que la logique de ce déni social (de la classe politique, médiatique, des forces de l'ordre) va jusqu'à combattre ceux qui voudraient réagir face au mal ou ne serait-ce qu'exprimer leur désarroi face à ces désordres.

C'est un malheur parce que, fatalement, ce qui est réprimé doit nécessairement sortir. Si on réprime la juste et saine réaction de ceux qui ne veulent pas abdiquer face au mal, on doit s'attendre à débordements qui pourraient très bien s'avérer incontrôlables.

La lâcheté ne conduite pas à  la paix, la haine non plus. Notre époque réclame que nous retrouvions la signification et la vertu du courage, qui n'est pas l'absence de la crainte mais son dépassement.

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