vendredi 4 décembre 2015

(ébauche) La paranoïa, un effet symptomatique de la crise de l'intelligence et de la foi

Préambule: J'ai qualifié cet article d'ébauche car j'ai conscience d'avoir été très approximatif dans ma manière de parler des courants idéologiques rationaliste et marxiste. Comme souvent, on pourrait faire des thèses sur les sujets dont je traite. Mon but est de poser une structure de base pour élaborer une réflexion.

Je constate de manière répétée, lors de mes discussions, une augmentation significative de gens qui professent croire à une forme ou une autre de complot universel. Chez les chrétiens, le comploteur est généralement la franc-maçonnerie tandis que chez ceux qui ne professent pas le foi chrétienne, on parle généralement, plus abstraitement, des "dirigeants" mondiaux, ceux qui sont au sommet, cachés, des instances politiques et économiques internationales.

Deux points:
1- La crise de la foi: Nous ne sommes plus capable d'accorder notre foi à quiconque, ni à Dieu que nous ne connaissons plus, ni en des hommes. Cela a pour cause la seconde crise:

2- La crise de l'intelligence: Le relativisme a tellement imprégné notre culture que nous ne somme même plus capable de "faire confiance" à notre propre intelligence, à notre propre jugement, pour connaître la vérité (autant spéculative que pratique).


On peut sans doute également identifier deux grand événements historiques qui on marqué profondément notre culture occidentale et on principalement contribué à marquer notre culture de cette manière:

1- Les lumières

2- Le marxisme

Les lumières, c'est le rationalisme, la prétention que tout est la portée de l'intelligence humaine et, en conséquence, le rejet de la foi divine. Cela correspond (et a sans doute contribué) au développement exacerbé des sciences exactes et de leur instrumentalisation par le matérialisme mercantile.

Le marxisme, c'est la révolte, la révolution permanente qu'elle engendre, contre la foi divine mais également le rejet radical de toute forme d'autorité sociale. l'autorité est identifiée à la tyrannie. La seule vérité des rapport sociaux est le rapport de force. La soumission est toujours aliénation. C'est dans ce contexte que se sont développées les sciences sociales, avec la prétention d'en faire des sciences exactes, parvenant à rendre compte de manière intégrale de l'avancée de l'histoire, des dynamiques sociales et des actes humains (toujours par la compréhension des rapports de forces).

Dans le cas des lumières comme dans le cas du marxisme, nous ne sommes plus, en fin de compte, que mus par des forces impersonnelles et nos actes eux-mêmes ne sont plus que le résultats de forces agissant sur nous et expliquent en définitive tous ce que nous sommes et faisons.

Dans ce contexte, il n'y a plus de Dieu, plus de Vérité, plus de véritable bien, plus de fin, plus de véritable choix, plus de véritable libre arbitre, plus de véritable responsabilité personnelle.

Tout cela n'est pas toujours et constamment explicite dans tous ce que nous croyons ou pensons mais c'est la synthèse de ce que nous entendons constamment partout dans notre monde contemporain.

On peut très bien ne pas en perdre le sommeil lorsqu'il ne s'agit que de considérations abstraites (et on constate d'ailleurs que cela ne fait pas perdre le sommeil à grand monde), cependant, lorsque nous sommes confronté aux nécessaires conséquences pratiques qui en découlent, toute forme ou structure d'autorité qui ne soit pas entièrement consensuelle, devient radicalement insupportable, étant perçu comme essentiellement opprimante et aliénante.

Alors, il ne s'agit pas de nier l'existence de complots ni la corruption possible chez ceux qui exercent l'autorité mais ce qui m'apparaît significatif dans cette propagation "d'adhérents de la théorie du complot", c'est le sentiment généralisé de désabus, de cynisme vis à vis de toutes les instances d'autorité qui compose notre société. Même lorsque ce n'est pas exprimé formellement, on peut y voir derrière un sentiment d'impuissance radicale à être le maître sa propre existence et à se considérer comme un objet mû par des forces sur lesquelles nous n'avons pas d'emprise.

La paranoïa, dans ce contexte, n'est pas vue simplement comme une pathologie psychologique, faille de la rationalité, phobie mais comme un effet normal du désarroi intellectuel et spirituel engendré par le relativisme et qui nous laisse avec une compréhension de nous même d'êtres nécessairement manipulés par des forces occultes qui nous conduisent inéluctablement vers une fin que nous ne choisissons pas et que nous ne voulons pas (l'impotence radicale, la mort et la disparition).

En face de ce vide, diverses réactions placebo :
- Le nouvel âge (prétendre qu'à défaut de vérité, notre pensée crée notre bien, notre fin)
- La culture de mort (une réappropriation sur notre vie dans le choix du moment d'y mettre un terme)
- Une séduction des totalitarismes - dont l'islam- (par le désir irrépressible d'affirmer un sens réel de l’existence dans le contexte d'une défaite radicale de l'intelligence)
C'est réactions ne sont pas méprisables en elle-même. Elle manifestent, comme par l'absurde, que l'esprit de l'homme à un besoin radical de vérité et de sens. Si ce besoin n'est pas rencontré ou s'il est nié, il se manifestera toujours sous une de ses formes corrompues.

Dans ce texte j'expose un problème sans parler des solutions. Ce n'est pas par plaisir de la critique gratuite. Suivant le principe selon lequel on doit commencer par nommer l'ennemi si on veut pouvoir le combattre, le fait d'identifier ce problème, de le décrire et, progressivement d'en devenir familier, constitue la première étape des solutions que nous devrons trouver et mettre en oeuvre. Ainsi est déjà posé la question qui continuera de nous préoccuper : "De quelle manière peut on renverser cette situation ?"

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